Le manioc est épluché, broyé et mélangé à une petite quantité de manioc auparavant fermenté (c'est l'inoculum ou ferment ayant différentes appellations selon les ethnies productrices: "mangnan" en Ebrié, "lidjrou" en Adjoukrou et "bêdêfon" en allandjan), puis la pâte ainsi obtenue est mise à nouveau à fermenter pendant un à deux jours. Au bout du temps de fermentation qui aura permis d'éliminer en grande partie l'acide cyanhydrique que contient naturellement le manioc, la pâte est essorée, tamisée, séchée et vannée, puis mise à cuire à la vapeur. Après quelques minutes de cuisson, l'attiéké est prêt à être consommé.
L'attiéké est pourvu d'un goût très légèrement acide et d'une odeur franche. Les palais les moins affinés ne sentent pas de différence avec le couscous de blé. Pourtant, sa couleur plus claire, sa texture plus élastique et plus collante, son aspect légèrement translucide les différencient bien. Son parfum est typique. En outre la plus grande différence réside dans le fait que l'attiéké est produit fermenté alors que le couscous est un produit issu de la mouture directe du blé
L'Attiéké se consomme traditionnellement en accompagnement de viandes ou de poissons, souvent avec une sauce (claire ou graine) dans le sud de la Côte d'Ivoire, et peut se manger avec les mains après en avoir formé de petites boulettes. L'attiéké peut également se consommer avec des œufs en omelette, pour le diner ou comme goûter. Ce repas est généralement accompagné d'un mélange d'oignons et de tomates découpés en dés et aromatisés avec des épices et du vinaigre. L'attiéké s'accompagne de fruits comme l'avocat et parfois même de graines d'arachides grillées. Il a la réputation de faire dormir. Certains diront que c'est parce qu'il rassasie bien, d'autres parce qu'il a une haute teneur en amidon. L'attiéké est composé à plus de 95 % de glucides et est très pauvre en lipides (environ 2 %) ainsi qu'en protides (moins de 2 %). Sa valeur calorique est faible, en moyenne 188 kcal pour 100 g. Toujours est-il que c'est un accompagnement prisé par les populations pauvres car il donne l'impression de manger à satiété pour un faible prix (2009/Abidjan : env. 100 XOF soit 0,15 € les 100 g).